Augmenter son énergie au travail en dépassant la logique du canon d’irrigation

Augmenter son énergie au travail, tout un programme !

Pour t’aider, commençons par une anecdote. Tous les étés, j’aime aller jouer avec mon fils, sous les jets d’eau des canons à pivot arrosant les maïs (1). C’est toujours amusant, rafraîchissant, mais ça fait également courir dans tous les sens. 

Si on n’y regarde de plus près, c’est comme dans nos vies professionnelles. On peut vite se retrouver sous un déluge, détrempé et dépassé, gaspillant une énergie précieuse pour tenter de rester au sec.

Pas facile de maintenir un bon niveau d’énergie et notre efficacité au travail. Dans cet article, nous allons voir comment augmenter son énergie professionnelle, non seulement en la boostant, mais surtout en la canalisant judicieusement. Pour cela, il suffit d’apprendre à dépasser ce que j’appelle « la logique du canon d’irrigation ». 

Cet article est pour toi, que tu sois salarié, entrepreneur, à ton compte…et si tu manques de jus à certains moments…

1. Augmenter son énergie au boulot : la logique du canon d’irrigation

La logique du canon d’irrigation correspond aux conseils de bases, qui consistent simplement à augmenter l’eau disponible pour tes journées. Pour faire plus simple, ce sont des habitudes qui augmentent ton niveau d’énergie.

Quasi tout le monde connaît ces conseils apportant une meilleure énergie et plus de vitalité. Mais dans les faits, ils ne sont pas très suivis… D’autant plus, que ces conseils ne sont pas affinés jusqu’au bout. Je me permettrais donc de faire quelques précisions, issues de mon expérience, les concernant. Comme d’habitude, tu fais ton marché dans tout ça.

1-1 Bien dormir (précision: quantité ET qualité du sommeil)

Le sommeil est la clé pour recharger ton énergie. Un sommeil réparateur, c’est la base pour aborder ta journée de travail avec plus de vitalité, clarté et sérénité. 

On retrouve ici la quantité de sommeil, qui est souvent propre à chacun, mais dans l’idéal de 8 heures. En bon sens paysan, j’ai tendance à dire: « une bonne nuit de sommeil est idéale pour résoudre bien des problèmes ».

Cependant, la quantité de sommeil ce n’est pas tout. La qualité du sommeil est également importante. Pour améliorer la qualité de ton sommeil, voici quelques pistes :

  • Mets en place un sas apaisant pour préparer ta nuit (+ un sas au réveil, comme quelques exercices physiques et t’exposer à la lumière, ça t’aide aussi pour la nuit prochaine).
  • Limite les stimulants comme la caféine et les écrans lumineux avant de te coucher (et le reste de la journée aussi).
  • Assure-toi que l’endroit où tu dors est « optimisé » pour dormir (tout con mais efficace: une chambre pas trop chauffée, rangée, sans lumières et bruits parasites et surtout une chambre qui sert à dormir).
  • Cultive une bonne gestion du stress durant ta journée. Cela évite de te pourrir les nuits.

2-2 Alimentation équilibrée (précision: consciente et vivante)

Pas un grand scoop je te l’accorde mais au combien sous-estimé. Ta digestion c’est comme une grosse usine qui a besoin de plus ou moins d’énergie pour digérer. Si tu lui donnes trop d’aliments, et des complexes, tu vas perdre de l’énergie. Cette énergie-là, tu ne pourras pas la mettre sur ton boulot, qui s’accumule, ou tu vas gérer des dossiers compliqués avec le ventre qui aspire ton énergie (pas terrible). Regarde une entreprise après le repas de midi, tu vas voir l’ambiance et entendre à coup sût « je ferai bien une sieste ». Je te laisse deviner la courbe d’énergie et la productivité à cette heure là… »

Intègre également dans ton alimentation des aliments de bonne qualité, locaux et bio et riches en vitamines et minéraux, pour nourrir ton corps. Mange une quantité équilibrée et des aliments le plus naturels possible. Repense à l’homme préhistoire, est-ce qu’il mangeait des pizzas et des gâteaux ? Ton corps n’est pas fait pour digérer des aliments industriels complexes (ça va le fatiguer). Tu peux aussi explorer le monde des combinaisons alimentaires et des supers aliments (Baies de Goji, Ail,Cacao, noix de Macadamia, Gummies…).

2-3 Gestion du Stress (et se réconcilier avec)

La gestion du stress est cruciale pour maintenir un bon niveau d’énergie. Trop de stress va puiser les réserves de ton organisme ET peut même conduire à la tristement célèbre phase d’épuisement. Le stress mal géré est un gros siphon à énergie (sur les 3 plans: énergie physique, mentale et émotionnelle… et spirituelle si tu es open sur ça). Mais attention, le stress n’est pas forcément un ennemi, à une certaine dose il peut aussi t’aider. L’idée est donc plutôt de se réconcilier avec son stress, de trouver une relation écologique avec lui.

2-4 Activité physique régulière (précision: “complète”) 

L’activité physique est un excellent moyen de booster ton énergie. Tu connais la rengaine, c’est bon pour la santé etc… Mais aussi pour avoir plus d’énergie au travail. En bon sens rural, je dirais: « une limace au quotidien a plus de chance d’être aussi limace au travail ».

Avec l’expérience je te conseille une routine équilibrée travaillant tous les piliers de l’activité physique : des exercices de force, d’endurance, HIIT et de souplesse, le tout pour un corps bien équilibré. Et bien sûr, mise sur la régularité (une fois par mois et en janvier, ça ne suffit pas…). Tu peux t’amuser à varier les moments/types de pratique et voir comme ça influe sur ton énergie professionnelle.

Je te donne mon exemple: quand je sens que je vais devoir aller au clash, je priorise la force, quand je bloque sur un truc, la souplesse m’aide beaucoup à voir de nouvelles directions. Quand je sens une baisse de régime, je n’hésite à tout arrêter pour faire une bonne séance en pleine journée. Ça recharge les batteries.

Pour t’aider à mettre en place une pratique complète de l’activité physique tout en restant écologique et fonctionnel pour toi, je te recommande la méthode de David Manise, avec son célèbre dé. David Manise c’est un barbu bien plus costaud que moi, qui fait un peu peur au premier regard, mais qui a le cœur sur la main et qui aime la simplicité (il a le Bon sens rural comme j’aime, j’utilise donc souvent sa méthode).

2-5- Utilisez des techniques et outils de gestion du temps et d’efficacité (précision: qui vous correspondent).

Ici je ne vais pas faire une encyclopédie, je pense que tu connais certainement toutes ses méthodes (Bullet journal, Kanban, Pomodoro, Deepwork, Mode Monk, Matrice Eisenhower…). Utilise ce que tu veux tant que c’est fait pour toi et que tu prends du plaisir.

Comme je le dis souvent, il n’y a pas de meilleures techniques ou outils, ce sont des guerres de clochers tout ça. Ceux qui te vendent une méthode, qui soi-disant marche pour tout le monde, sont dans le biais du jardinier (3) ou ont un intérêt financier😊. On est tous différents et certaines méthodes fonctionnent pour l’un et pas pour l’autre (ou à l’échelle d’une vie, certaines fonctionnent à un moment et d’autres plus tard). Prenons l’exemple de ZENIRELAX, c’est idéal pour certains, hier/ aujourd’hui ou demain, mais je sais aussi que ce n’est pas fait pour tout le monde !.

Je te vois venir, tu dois te dire, il se mouille par trop et on commence à s’em💩r.

Je te donne donc mon avis un peu plus tranché… je sais que tu aimes ça, ça change des articles fades sur le Net. Bien sûr, tu fais ton marché dans ce que je te dis (ta souveraineté personnelle c’est important).

Concernant les méthodes/outils je te recommande ceux qui te ressemblent, qui te font plaisir, efficaces pour toi et surtout le dernier filtre: SIMPLES ! Et je peux te dire qu’il est important ce dernier « simple ». Je ne compte plus les personnes, que je vois attaquer avec la soi-disant « meilleure méthode » ou « outil magique » (en réalité véritable usine à gaz). Quelques jours plus tard, la complexité, sabre la bonne volonté des débuts. Par exemple, concernant l’organisation et la gestion de projet, je ne suis pas fans des stars du moment: NOTION, TRELLO, SLACK, OBSIDIAN, ASANA… Qui sont pour moi l’autoroute de la procrastination tellement ils ne sont pas intuitifs, non agiles et avec trop de gadgets qui explosent le Focus. Je préfère largement WORKFLOWY et la méthode de Julien Gueniat, fluide, efficace et minimaliste. Bref pas de fioriture pour être vraiment efficace.

***

Il y a bien d’autres moyens d’augmenter son niveau d’énergie au boulot, tu en trouveras d’autres dans la lettre R.O.T.O.F.I.L.

Ce qui m’intéresse davantage aujourd’hui, c’est quelque chose de beaucoup moins “sexy” et sous-coté dans notre société: L’art d’arrêter d’arroser la route avec ton énergie”. Idéal pour revenir à mes pivots d’irrigation, qui étaient à la base de cet article.


2. Augmenter son énergie au boulot : Arrêter d’arroser la route

Revenons aux canons à maïs dans les champs. Si tu roules ou marche, dans nos belles campagnes, de temps en temps tu vas en un qui arrose la route. Ces canons sont parfois mal réglés et une partie de l’eau termine à nourrir le goudron (financé par le POOL routier du département (3)).

C’est la même chose pour beaucoup de personnes avec leur énergie professionnelle. Ils arrosent du goudron ou des choses qui ne poussent pas… 

Avant de vouloir augmenter ton énergie, tu peux déjà vérifier si une partie de l’actuelle, ne termine pas là où il ne faut pas…

Voici quelques conseils, de bon sens rural, pour t’aider à faire ce boulot de vérification:

2-1-Etre lucide et passer le R.O.T.O.F.I.L

Cette image d'un passage de ROTOFIL illustre la nécessité de débroussailler son quotidien professionnel (ses tâches inutiles et chronophage par exemple)

Tu te souviens un peu plus haut des conseils de bases, je te disais que tout le monde les connaît mais q,ue QUASI personnes les appliquent. Peut-être est-ce ton cas. Souvent quand je les rappelle on me sort une tartine d’excuses. Mais en vérité, il y a juste un travail d’élagage à faire pour faire de la place aux bonnes habitudes. Mais les mauvaises habitudes qui pompent de l’énergie, et qui prennent de la place, sont tenaces…

Pour t’aider, 3 pistes:

  • cherche les blocages inconscients qui t’empêchent d’enlever les habitudes qui te pompent de l’énergie. On a tous de bonne raisons inconscientes d’être stressés, débordés, dépassés, fatigués… Je sais, ça pique l’égo, mais c’est ce que je constate, depuis des années sur moi, et les gens que j’accompagne. Si tu es l’exception qui confirme la règle, tu peux me contacter (je suis curieux).
  • Creuse le fonctionnement des habitudes. Il existe tout une littérature pratique sur comment réduire les mauvaises habitudes et cultiver les bonnes.
  • Cultive l’art du R.O.T.O.F.I.L. Au boulot, comme dans ta vie, regarde toujours s’il n’est pas plus judicieux d’enlever quelque chose, avant d’ajouter encore et encore un énième projet, relation, tâche, loisir, outil, méthode, possession, pensée… qui va te pomper de l’énergie.

Si tu veux gagner de l’énergie et du temps, on peut faire une session R.O.T.O.F.I.L (En plus tu peux choisir la vitesse de coupe pour l’intensité de la session). 

2-2- Prioriser

Prioriser tes tâches est essentiel pour gérer efficacement ton énergie et surtout arrêter de la disperser. Concentre-toi sur les tâches qui augmentent vraiment ta productivité professionnelle. Garde à l’esprit la sagesse de Peter Drucker pour une meilleure gestion de l’énergie:

“Il n’y a rien de plus inutile que de faire avec efficacité quelque chose qui ne devrait pas du tout être fait”

Évalue régulièrement l’utilité de tes tâches et projets.

Pour t’aider, tu peux appliquer le principe de Pareto. Identifie les 20% d’activités qui apportent 80% des résultats et focalise-toi dessus. Le reste, tu simplifies, réduit, rationalise , élimine ou délègue. Tout cela va t’aider à optimiser ton niveau d’énergie.

2-3-  Dire Non et poser des limites

Gros pavé dans la mare pour beaucoup de monde est moi le premier. Et pourtant, savoir dire non est crucial pour préserver ton énergie. Met en place des limites claires pour protéger ton temps et ton énergie. Refuse ou diffère les demandes qui ne correspondent pas à tes objectifs prioritaires et fait le tri dans les projets, tâches, missions, activités qu’on te propose. N’allège pas trop l’énergie des autres et de certaines choses (-:

2-4 De la nuance !

On arrive à la fin de cet article. Petit Disclamer de fin comme souvent. Tout ce que tu as vu fonctionnera mieux avec de la nuance. Ne te mets pas une pression excessive à tout faire à 100%, bien au contraire ça serait contre-productif. Evitons les antitélies…

Adapte tout ça à toi et à ta situation. Si déjà tu mets en place 50% c’est super, et surtout prends ton temps. Tu n’es pas une tomate espagnole, prends le temps de murir à ton rythme, pour davantage de saveurs dans ton quotidien professionnel.

Et si tu veux de l’aide, il y a la session R.O.T.O.F.I.L.

***

Epilogue: augmenter son énergie au boulot, une simple histoire d’arrosage ?

Tu viens de voir des techniques pour augmenter l’énergie de ton canon d’irrigation professionnel… mais surtout pour arrêter d’arroser ton énergie n’importe comment… Il y a bien d’autres choses à dire mais cet article commence à être long. Si tu veux pousser le bouchon plus loin, tu peux aller voir cet article quand tu as terminé celui-là : « se sortir enfant les doigts avec 3 histoires de bon sens paysan« .

En intégrant ces quelques conseils dans ton quotidien, tu seras mieux équipé pour gérer et augmenter ton énergie professionnelle, cela te permettra d’être plus productif, serein et épanoui.

Pour aller plus loin, tu peux aussi rejoindre la lettre ROTOFIL (je t’y partage mes meilleurs conseils pour cultiver sérénité, clarté et un passage à l’action durable au boulot).

A plus pour un autre article.

Comme tu as lu jusqu’au bout (ou que tu as scrollé directement ici), une petit vidéo qui reprend un peu tout ça, tournée dans la campagne commingeoise.

Lexique de bon sens rural:

(1) Canon à pivot:

« Le pivot est un système d’irrigation mécanisé irriguant de façon circulaire (tour complet) ou sectorielle. Il est en général à un poste fixe mais il peut être conçu pour être déplacé d’un poste à l’autre ou d’une parcelle à une autre. Le pivot d’irrigation est constitué d’une succession de travées comportant des tubes, supportés par une charpente et un jambage équipé d’une motorisation. L’ensemble du matériel d’irrigation tourne autour d’une unité centrale par laquelle arrivent l’eau et l’électricité ». Merci à France Pivot pour cette définition (je n’aurais pas fit mieux).

(2) Pool routier:

système de financement partagé des routes, très importants dans les départements ruraux ayant beaucoup de routes à entretenir et peu de moyens.

(3) Biais du jardinier commingeois :

Le « biais du jardinier commingeois » est une expression charmante que j’utilise pour illustrer un phénomène assez courant. Imaginez-toi dans une campagne où les voisins se livrent à une compétition amicale de jardinage. Le jardinier A se vante auprès de son voisin, B, d’avoir réussi à faire pousser un légume fabuleux grâce à sa méthode ou à un outil spécifique. B, emballé par l’idée, tente de reproduire le succès de A, mais hélas, ça ne fonctionne pas.

Pourquoi ? Simplement parce que le jardin de B n’est pas le même que celui de A : la terre, le climat, la luminosité… tout diffère.

Cette situation est étrangement similaire à celle que l’on rencontre avec les outils de productivité. Un individu, disons A, découvre une méthode ou un outil qui fonctionne à merveille pour lui. Enthousiasmé par son succès, il le recommande à son entourage, persuadé que cela fonctionnera tout aussi bien pour eux. Mais là encore, chaque personne est différente, tout comme leur « terre » – c’est-à-dire leur contexte personnel et professionnel, leurs habitudes, leurs préférences. Ce qui marche pour l’un ne marche pas forcément pour l’autre.

N’hésite pas à commenter et partager cet article.