Techniques respiratoires, stress et un peu de bon sens paysan

À l’heure des applications et réseaux sociaux, on me sollicite souvent pour un avis sur l’une des « techniques respiratoires à la mode » sur le « grand marché du web ».

Il faut dire qu’il y’a le choix :

  • Cohérence cardiaque
  • 4-7-8
  • Respiration alternée
  • Respiration paille
  • Respiration du bourdonnement de l’abeille
  • Respiration du crapaud lunaire (non, celle-là elle n’existe pas😊)
  • Etc…

Pour gérer le stress, on trouve sur le web autant de techniques respiratoires que de légumes sur un marché !


Et si on allait plus loin ?

Une technique c’est déjà bien, mais pour de meilleurs résultats… il y a aussi tout un « écosystème respiratoire » à cultiver. Il y a le légume isolé et tout le potager!

Afin d’aider les plus curieux, je vous partage cet article avec une touche de bon sens paysan. 


La découverte d’une technique respiratoire c’est toujours excitant… mais avoir un tournevis si on n’est pas bricoleur ça réduit fortement son utilité…

« Celui qui tient l’outil est plus important que l’outil lui-même » : bon sens paysan élémentaire.

C’est la même chose avec les techniques respiratoires.  Autour de la technique respiratoire, il y a tout un écosystème à cultiver pour que ça fonctionne bien mieux. Il faudrait tout un ouvrage pour explorer ce formidable écosystème… en voici quelques aspects:

La plasticité respiratoire 

Développer sa plasticité respiratoire est important. Pour simplifier, cela consiste à (ré)apprendre à respirer avec plus ou moins d’air. Le problème étant que dans notre société occidentale, nous n’utilisons qu’une faible partie de notre plasticité respiratoire. Il y a souvent des blocages dans le corps. Des zones de tensions physiques, une maladie, de mauvaises postures, une douleur ou une fatigue qui peuvent perturber la plasticité respiratoire. Cette sous-exploitation de notre capacité respiratoire résulte également d’automatismes inconscients.

Il est donc important de libérer sa capacité respiratoire. Vous pouvez avoir le meilleur outil respiratoire (l’eau), ça ne sert pas à grand-chose si votre capacité respiratoire est perturbée (le vase).  Le bon sens paysan dirait :  « l’eau prend toujours la forme du vase ».


La connexion à sa respiration 

C’est tout l’art de « ressentir » la respiration et non plus de la « pensée ». Cela permet de sortir des contrariétés et du mental envahissant.


Cela permet également de voir où en est votre respiration à un instant « T »… Si cette dernière est courte, saccadée, gênée, c’est peut-être que le stress est là…et qu’une pause s’impose. Votre respiration devient alors un véritable thermomètre de votre niveau de bien-être (elle ne ment jamais contrairement au mental).

A ce stade, soulevons quelques lièvres, fréquents, concernant les rythmes respiratoires et la connexion respiratoire :

-utiliser une application, un audio, une vidéo pour suivre un rythme respiratoire ne vous permet pas de cultiver la connexion respiratoire (vous êtes sur le support et non en vous).

-faire un rythme respiratoire en faisant autre chose dilue la connexion respiratoire

-réaliser un rythme respiration comme une tâche de « to-do list », ce n’est pas non plus de la connexion respiratoire. Prenez le temps, avant, durant et après la respiration de vous connecter à vos sensations.

-la connexion respiratoire est un art de vivre, elle peut se pratiquer à tout moment même en dehors de temps dédiés

– le ressenti du corps et des sensations est plus important que de suivie d’une technique à la lettre

Bien entendu, la recherche de la connexion respiratoire ne doit pas devenir une nouvelle mission. Le bon sens paysan dirait: « Améliore ce que tu peux, n’attends pas une éternité pour faire tout à perfection ». 

Néanmoins, observer fréquemment votre respiration et vous y connecter vous aidera beaucoup plus que de répéter « académiquement » un rythme respiratoire trouver sur le web.

La continuité respiratoire 

Dans le quotidien, la plupart des gens bloquent la respiration sans s’en rendre compte. Cela en raison d’un facteur stressant, quand quelque chose d’inattendu se produit, ou à cause d’habitudes psychologiques comme l’anxiété et la peur.

Ces interruptions sont souvent inconscientes face à un bruit soudain, un effort, une remarque, une émotion ou en raison d’automatismes…. Même de petites actions anodines peuvent perturber la respiration (signer un chèque, soulever un objet, se concentrer, chercher un objet…).

Partez à la chasse de ces micros-coupures… ça va vraiment vous aider… respirez continuellement le plus possible. Pour résumer, en bon sens paysan : « Aiguise ta faux, ton temps ne sera pas perdu ».


Il existe de nombreuses autres branches dans l’écosystème de la respiration qu’on pourrait également exprimer en bon sens paysan :

-la terre avant la graine

-un outil seul ne va pas loin sans une caisse à outils

-le troupeau avant le veau

-les saisons avant l’engrais

Mais cela serait trop long à détailler ici mais on peut en discuter ensemble.

Vous l’aurez compris, une technique respiratoire seule, c’est un simple épi de blé dans le champ!

Si vous voulez cultiver tout votre champ respiratoire et ne pas rester figé que sur un épi de blé, vous savez où me contacter😉. 

À très bientôt

Fabien