Le poulailler de la Qualité de Vie et des Conditions de Travail (QVCT)
Tu t’es déjà demandé si ton lieu de travail était un poulailler bio ou une usine à nuggets ? Dans le premier cas, tout va bien… mais dans certains cas, tu peux davantage avoir l’impression d’être un poulet en batterie…

Alors, comment voir si ton environnement de travail est plutôt « ferme familiale » où il fait bon vivre… ou usine industrielle où on te gave jusqu’à l’overdose ? Pour le savoir, tu peux creuser du côté de la QVCT (qualité de vie et des conditions de travail).
Que tu sois salarié, manager à qui on a refilé « le bébé », ou dirigeant qui s’y intéresse, cet article est pour toi.
📌 Déjà, commençons par voir en quoi consiste la « QVCT » (histoire de ne pas te retrouver comme une poule qui trouve un couteau face à ces 4 lettres…).
📌 Ensuite, tu vas pouvoir déterminer si ton lieu de travail est plutôt un élevage en plein air ou une cage étroite…
📌 Et surtout, tu auras des pistes pour améliorer tout ça et comment te positionner face à la QVCT (quelque soit ton niveau dans l’organigramme).
Reste bien jusqu’à la fin, tu vas comprendre aussi pourquoi je te parle autant de poules pour ce sujet.
(Tu vas trouver beaucoup de contenus sur la QVCT ailleurs, mais ça reste souvent compliqué et soporifique. Ici on en parle de façon plus détendue et moins technocratique, si ce choix ne te convient pas tu peux voir ailleurs du plus « compliant « …).
1. La QVCT c’est quoi au juste ?
1.1 Définition de la QVCT
La QVCT est une approche. L’idée est de dire : « Ok, on va mettre en place une politique et des actions, dans une structure, pour essayer d’améliorer la santé, les conditions et la qualité de vie au travail des collaborateurs ».
La QVCT s’adresse à tout le monde : du salarié jusqu’au dirigeant, en passant par les cadres et managers.
On va faire une grande place à l’expérimentation pour tester de nouvelles conditions ou méthodes de travail sur des secteurs où le bien-être, les conditions de travail et la santé des collaborateurs peuvent être améliorés.
Et c’est là que ça devient intéressant : par ricochet, cela va profiter aussi à la structure, avec des externalités positives sur l’ambiance, la performance, l’image, etc…
(Tu trouveras des définitions plus « techniques » sur les sites de l’INRS et de ANACT).
1.2 Définition version « bon sens rural »
Pour résumer tout ça, j’aime bien utiliser l’image du poulailler :
- Si les poules sont bien traitées, si elles sont en confiance, elles produiront davantage d’œufs et de meilleure qualité.
- Le fermier va s’y retrouver de son côté avec plus d’œufs et une meilleur qualité
- Bref on est face à un cercle vertueux.
- Le fermier est content parce qu’il a des œufs de qualité. Les poules sont contentes parce qu’elles sont bien traitées.
Je sais… c’est un exemple très caricatural. Mais si tu veux retenir l’idée de la QVCT, pense à ce poulailler.
Si l’image du poulailler ne te plaît pas, tu peux aussi prendre l’image de la terre :
- Une terre qu’on maltraite, qu’on piétine et dont on ne prend pas soin… produira moins. Cela finira par l’user et la rendre non exploitable. Avec la QVCT, c’est pareil dans une entreprise ou une structure.
L’idée est donc de créer une synergie, un cercle vertueux : en améliorant les conditions de travail dans la structure, qui elle-même en bénéficie ensuite.

2. Les trois principes fondamentaux de la QVCT
Il y a trois grands principes dans la QVCT.
- Le premier, c’est une logique gagnant-gagnant comme vu plus haut, un système vertueux où tout le monde trouve son compte (la structure et les collaborateurs).
- Le deuxième, c’est une démarche horizontale. La QVCT, ce n’est pas un manager, un RH ou un dirigeant qui impose « voilà ce qu’on va faire ». Ce n’est pas une approche descendante où une personne décide et les autres appliquent. La QVCT doit être collective et globale. L’idée est d’associer un maximum d’acteurs dans la réflexion et la mise en place des actions.
- Le troisième, c’est l’importance du test et de l’expérimentation. On va identifier des axes d’amélioration, mettre en place des solutions et en laissant une grande place à l’expérimentation. La QVCT n’est pas un processus figé, elle s’adapte aux réalités du terrain et évolue en fonction des retours. Bref, on s’adapte au poulailler, pour le poulailler et avec le poulailler.

3. Qui est concerné par la QVCT ?
3.1 Les structures concernées
Bien sûr, la première réponse qui vient à l’esprit, ce sont les entreprises du secteur privé. Mais il y a aussi certaines associations et surtout, il ne faut pas oublier le secteur public (L’État, les services de l’État, les collectivités territoriales, les établissements publics…).
La QVCT englobe énormément d’acteurs.
3.2 Les bases réglementaires et l’obésité de la Pyramide de Kelsen
Quand on parle de réglementation pour la QVCT, il y a plusieurs textes de référence.
(Tu peux aller voir les sites officiels comme Service-Public, l’ANACT ou l’INRS si tu aimes les textes).
Parmi les textes importants, on retrouve :
- L’accord interprofessionnel du 9 décembre 2020, qui complète celui de 2013.
- Les orientations et travaux de l’ANACT.
- Le Code du travail pour le secteur privé.
- Le statut de la fonction publique et les circulaires pour le secteur public.
- L’accord de 2021 sur le télétravail.
- Et d’autres…
À cela s’ajoutent toutes les règles internes aux structures, qui concernent aussi la QVCT.
Mais tout cela renvoi à un problème majeur : la lourdeur du système juridique français.
C’est l’obésité de la Pyramide de Kelsen.
Si tu ne connais pas, la Pyramide de Kelsen, c’est la structure sur laquelle repose notre système juridique :
- La Constitution
- Les lois
- Les décrets
- Les règlements
- Les arrêtés
- Etc.
Normalement, tout est bien rangé et hiérarchisé. Et en quantité raisonnable puisque « nul n’est censé ignorer la loi« . Mais en pratique, on a une accumulation de textes qui se superposent, se complètent, se contredisent parfois. Tout cela avec une forte inflation du nombre de textes ces dernières années. Si tu ne me crois pas, va voir un exemple: le code de l’urbanisme, compare la taille de la version de 1963 et à celle actuellement en vigueur.
Regarde également ici pour la QVCT : on a des textes pour le public, pour le privé, certains qui s’appliquent aux deux, d’autres qui sont propres aux entreprises. Sans oublier la longueur et la complexité… Ça devient un véritable labyrinthe juridique pour le commun des mortels.De plus, tu peux ajouter que quelques années, on assiste à une inflation législative. Le monde du travail n’y échappe pas…
C’est pour cela que beaucoup de structures sont obligées de faire appel à des « experts extérieurs » pour savoir ce qu’il faut faire en termes de QVCT et voyager dans ce labyrinthe (ou alors les RH s’arrachent les cheveux au prix d’une grosse déperdition d’énergie…). Si on reste dans le domaine des poules, les « pondeurs de textes » aurait parfois besoin d’un rappel de la loi de Parkinson et du Pareto.
4. QVT vs QVCT : Une approche plus profonde
Une autre question qui revient souvent : « Fabien, tu parles de QVCT, mais moi j’ai entendu parler de QVT. C’est quoi la différence ? »
La QVT (Qualité de Vie au Travail) était l’ancêtre de la QVCT.
Mais on s’est rendu compte qu’à l’époque, certaines structures et entreprises appliquaient la QVT un peu comme on sème des fleurs des champs…

Elles lançaient des initiatives au hasard, et on voyait si ça poussait ou non.
Certaines structures se disaient :
- « Tiens, et si on faisait venir un ostéopathe une fois par semaine ?«
- « On pourrait mettre un cours de yoga, ça ferait bien ».
- « On ouvre le terrain de foot entre midi et deux, pourquoi pas ?«
- « Allez, un baby-foot dans la salle de pause comme chez Google ! «
- « On va améliorer la cantine, ça fera plaisir aux salariés ».
Bref, on était plus dans du « vernis » que dans une vraie transformation… La QVT était une approche trop superficielle.
C’est pour cela qu’on a ajouté le « C » de Conditions de Travail, pour bien marquer que la QVCT est une approche en profondeur.
Ce qui est important, c’est que la QVCT ne se contente pas de s’étendre sur plusieurs secteurs de l’entreprise, elle doit aussi aller en profondeur à l’intérieur de ces secteurs.
L’objectif est d’apporter des améliorations structurelles et durables.
5. QVCT vs RPS : Deux logiques complémentaires
Une autre question qui revient souvent : quelle est la différence entre la QVCT et la réglementation sur les RPS (Risques Psychosociaux) ?
5.1 La QVCT : une approche positive
La QVCT, c’est une démarche d’amélioration.
J’aimais beaucoup travailler sur la QVCT quand j’étais dans les RH, parce qu’on est vraiment dans une logique constructive.
On est davantage là pour faire évoluer les choses, améliorer les conditions de travail, apporter des solutions. Il y a également davantage de souplesse dans la mise en place, ce qui permet de davantage s’adapter au terrain.
5.2 Les RPS : un cadre légal strict
Les RPS, eux, sont du droit dur.
Ils sont là pour gérer des dysfonctionnements, protéger, empêcher des situations de souffrance au travail.
C’est une approche beaucoup plus rigide et réglementée.
5.3 Droit mou vs droit dur, bâton contre carotte (et complémentarité).
La QVCT repose sur du droit mou.
Cela ne veut pas dire qu’elle est floue ou inefficace. Elle n’est pas non plus optionnelle. Mais elle a plus de souplesse dans sa mise en place.
Le droit mou, c’est un droit qui donne des principes et des orientations, mais qui laisse aux acteurs une marge de manœuvre pour agir.
À l’inverse, les RPS sont du droit dur.
Là, on ne discute pas : il y a des obligations strictes, des normes à respecter, et des sanctions en cas de manquement. Travailler sur les RPS, c’est souvent « se prendre des cheveux blancs », comme on dit dans le jargon…
La QVCT, en revanche, est plus dynamique et plus motivante. Mais attention, ce n’est pas parce que la QVCT est une approche plus souple qu’elle remplace les RPS.
Quand on travaille sur la QVCT, on englobe aussi les RPS.
Ce sont deux choses différentes sur le plan réglementaire, mais il existe des passerelles et des synergies entre les deux.
Si une entreprise développe une bonne politique de QVCT, elle réduit naturellement les risques psychosociaux.
Ces 2 approches sont donc complémentaires.
6. Les avantages de la QVCT : un poulailler heureux et de bons Œufs pour le fermier
Reprenons l’image du poulailler.
Si on prend bien soin des poules, elles produisent davantage d’œufs et de meilleure qualité.
C’est win-win, gagnant-gagnant, une synergie positive.
Avec la QVCT, c’est exactement la même chose.
- Les collaborateurs y gagnent.
- L’entreprise y gagne.
- Et même la relation entre les deux en bénéficie.
6.1 Les avantages pour les collaborateurs
- La QVCT améliore directement la qualité de vie au travail.
- On travaille dans un environnement plus sain et plus serein.
- La santé des salariés est mieux prise en compte, avec une vraie réflexion sur les conditions de travail.
- L’idée, c’est qu’il fasse bon travailler dans la structure.
6.2 Les avantages pour l’entreprise
- La QVCT n’est pas seulement un « truc pour faire plaisir aux collaborateurs ».
- Elle a un impact concret sur la performance. Un collaborateur qui va bien travaille mieux et va s’investir davantage.
- L’amélioration des conditions de travail peut aussi réduire l’absentéisme et les problèmes de management.
- La QVCT améliore aussi l’image de l’entreprise ET elle devient aussi plus attractive.
- Elle attire plus facilement des talents et a moins de difficultés à recruter.
- Les entreprises qui ont une mauvaise QVCT, au contraire, se retrouvent avec une mauvaise réputation. Elles peinent à recruter et à fidéliser leurs salariés, ce qui peut leur coûter très cher à long terme.
7. Les obstacles sur le chemin de la QVCT (et les bottes de foin…).
Comme on l’a vu, il y a une véritable synergie entre la structure et les collaborateurs.
Mais bien sûr, tout n’est pas si simple. Il y a aussi des freins à la mise en place de la QVCT.
C’est une grosse démarche, qui demande des ressources, et qui peut rencontrer des résistances.
7.1 La résistance au changement
- D’abord, il y a la résistance structurelle et sociétale
Tu connais l’expression « On a toujours fait comme ça » ? Elle résume parfaitement l’un des premiers freins à la QVCT.
En France, on est très habitués à fonctionner avec du droit dur, des règles strictes, des sanctions en cas de non-respect.
La QVCT, elle, repose sur du droit mou. Cela signifie qu’elle donne plus de liberté aux acteurs, plus de flexibilité.
Et ça, on n’est pas forcément habitués à travailler comme ça. On est encore beaucoup dans la logique du coup de bâton, avec des textes hyper encadrés.
La QVCT laisse une certaine souplesse, et ça peut déstabiliser certaines structures dans la mise en place ou qui peuvent se dire c’est du vent, ou un truc secondaire…
Pourtant, c’est un véritable changement d’état d’esprit.
- Ensuite, il y a la résistance au changement des individus eux-mêmes.
Que ce soit les dirigeants, les managers ou même les salariés, tout le monde peut être un frein.
Par exemple, imagine un salarié à qui on propose de s’impliquer dans un projet QVCT. Il pourrait répondre : « Non, non, mais ça, ce n’est pas mon problème. Moi, je viens faire mon boulot et c’est tout. »
Ou à l’inverse un dirigeant qui peut dire, « j’ai d’autres chats à fouetter que la QVCT ».
J’ai déjà entendu ce type de réaction sur le terrain…
7.2 Les problèmes de ressources : Temps, énergie et argent…
Ensuite, il y a la question des ressources.
Mettre en place la QVCT demande du temps, de l’argent et de l’énergie.
Dans le secteur public, l’objectif principal est d’assurer une mission d’intérêt général et un service public. Dans une entreprise privée, l’objectif est de vendre des produits ou des services et d’être rentable. Dans les deux cas, la QVCT vient s’ajouter à tout ça. Même si on sait qu’elle va apporter des bénéfices à long terme, ce n’est pas naturel au début. Ça demande des ressources supplémentaires pour être mis en place (en plus de celles déjà attribuées à la mission principale).
C’est pour cela que beaucoup de structures ont du mal à trouver les moyens de la développer correctement. Certaines sont même obligées de faire appel à des prestataires extérieurs, car elles n’ont pas les compétences en interne pour gérer la QVCT efficacement.
7.3. La Complexité administrative et réglementaire
Je l’ai déjà évoqué, mais c’est un vrai problème.
Le droit français est très dense, très complexe.
On empile les textes, on multiplie les règlements, et au final, tout devient confus.
Résultat : les structures ont du mal à s’y retrouver, et mettre en place une démarche QVCT devient un casse-tête. Je te parle même pas du salarié qui veut simplement s’informer sur le sujet…
7.4. La QVCT : Une démarche qui met du temps à se lancer (et à perdurer)
Tout ce qui est novateur prend généralement du temps à s’installer.
La QVCT ne fait pas exception.
On va rencontrer des résistances, des problèmes de ressources, de complexité…
Mais si on arrive à lancer la dynamique, alors les résultats suivront.
J’aime bien utiliser une image pour expliquer la durabilité dans la QVCT : celle des bottes de foin à la campagne.

Quand tu veux faire rouler une botte de foin, c’est dur à démarrer.
Tu dois pousser fort.
Mais une fois qu’elle est lancée, elle continue d’elle-même.
De temps en temps, il faut redonner un petit coup, mais ça roule ! (oui je jouais à ça quand j’étais gosse et même encore…).
C’est exactement ce qui se passe avec la QVCT.
- Au début, c’est difficile
- Il faut convaincre, il faut pousser, il faut investir du temps et des ressources
- Mais une fois que la dynamique est en place, elle peut se maintenir.
Par contre, dans certaines structures, ça ne démarre jamais ou peu.
Ou alors, ça s’arrête très vite après avoir commencé.
C’était déjà un des écueils de la QVT à l’époque.
(À ce stade, tu te dis peut-être que tout ça, c’est du monde des Bisounours, surtout si tu souffres dans ton travail. Je suis conscient que toutes les structures n’ont pas la même volonté ni le même niveau d’engagement. On développe ça plus bas.)
8. Les 6 chantiers de la QVCT

Un des gros problèmes de la QVT à l’époque, c’était que les démarches lancées par les entreprises ne tenaient pas dans la durée et avec une faible profondeur.
En pratique, cela signifie qu’il y a trois éléments clés à surveiller.
Le premier, c’est le périmètre matériel.
Autrement dit : sur quoi va porter la QVCT ? Quels sont ses chantiers dans la structure ?
On peut représenter la QVCT comme une fleur à six pétales.
Chaque pétale correspond à un domaine spécifique de la qualité de vie et des conditions de travail.
🌸Premier pétale : Organisation, contenu et réalisation du travail
Ici, on parle de tout ce qui touche à l’autonomie dans le travail.
On retrouve par exemple :
- Les moyens donnés aux collaborateurs pour réaliser leur travail
- La gestion des activités
- La répartition de la charge de travail (un gros débat dans de nombreux services)
- Etc.
🌸Deuxième pétale : Santé et bien-être au travail
Là, on est en plein dans le cœur du sujet. C’est dans ce domaine qu’on va retrouver notamment:
- Les RPS (Risques Psychosociaux)
- Les TMS (Troubles Musculo-squelettiques)
- L’aménagement des postes et des lieux de travail
- Le stress professionnel
- L’optimisation des déplacements professionnels
- Etc.
On va aussi parle ici du document unique d’évaluation des risques (qui joue un rôle clé dans l’amélioration des conditions de travail).
Ici, on se concentre sur l’individu et sur la manière dont son environnement de travail peut influencer sa santé et son bien-être.
Ce pétale concerne les relations interpersonnelles dans la structure.
On y retrouve notamment :
- La communication interne
- Les relations entre collègues
- Les relations avec les instances représentatives
- Les espaces de pause et les lieux de convivialité
- Etc.
🌸Quatrième pétale : Compétences et parcours professionnel
Autrefois, on rentrait dans une structure et on restait souvent au même poste toute sa carrière…
Aujourd’hui, c’est fini.
Avec la QVCT, on met l’accent sur :
- L’évolution des carrières
- La gestion du turnover
- L’accompagnement des nouveaux arrivants (avec un vrai parcours d’intégration)
- Les formations et le développement des compétences
- Etc.
Ce pétale est crucial, car il aide les structures à fidéliser leurs talents (dans une époque où les collaborateurs sont de moins en moins fidèles à une entreprise…).
🌸Cinquième pétale : Projet d’entreprise et management
Dans ce pétale de la QVCT, on est sur la vision globale de la structure et de son mode de management.
On voit apparaître de plus en plus le management horizontal, qui permet :
- Plus de clarté sur les rôles de chacun
- Une meilleure transparence sur les politiques de rémunération
- Une communication plus fluide entre tous les niveaux de l’entreprise
- Etc.
L’idée, c’est que tout le monde soit impliqué dans la vision et les décisions stratégiques.
Cela dit, le management horizontal n’est pas une solution miracle. Il apporte beaucoup d’avantages, mais aussi quelques inconvénients (j’en parlerai dans un autre article ).
La QVCT vise à favoriser cette vision horizontale.
🌸Sixième pétale : Égalité au travail
Ce pétale de la QVCT touche à des enjeux de société très importants.
On retrouve notamment :
- L’égalité homme-femme
- L’égalité salariale
- La conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle
- L’inclusion et l’accessibilité pour les personnes en situation de handicap
- la gestion de la pyramide des âges
- Etc.
Dans cet article nous sommes dans une approche de vulgarisation, tu peux retrouver l’intégralité des contenus des pétales sur le site de l’INRS et de l’ANACT.
9. Comment la QVCT se met-elle en place ? Processus, étapes et bottes de foin (bis)
Maintenant qu’on a vu le périmètre matériel (où la QVCT intervient), on passe à la suite : comment la QVCT se met en place concrètement dans la structure ?
Je ne vais pas rentrer trop dans les détails, car il y a plusieurs méthodes possibles, qui vont dépendre de la taille et des spécificités de la structure. Dans cet article de vulgarisation, on peut néanmoins faire une distinction entre les petites et les grandes structures.
9.1 QVCT dans les petites et grandes structures
- Dans les grandes entreprises, le processus est souvent plus long et implique un plus grand nombre d’acteurs.
- Dans les petites structures, il y a plus de souplesse, mais souvent moins de moyens.
La grosse structure aura plus de ressources, mais devra associer davantage de monde dans le projet.
À l’inverse, la petite structure aura un process plus simple, moins lourd, mais pourra avoir du mal à financer ou dédier des ressources à la QVCT.
Cette distinction « Petites » et « Grandes » Structures est bien sûr à nuancer sur le terrain. Chaque structure va trouver son équilibre entre moyens et processus, à condition bien sûr qu’il y ai la volonté…
Dans tous les cas, la mise en place de la QVCT doit rester une démarche collective.
On va chercher à impliquer un maximum de monde :
- Les salariés
- Les managers
- Les cadres
- Les instances représentatives et paritaires
- Les dirigeants
- Etc.
Plus la démarche est partagée, plus elle a de chances de fonctionner.
9.2 Les 4 grandes étapes de la QVCT
Le processus de mise en place de la QVCT suit en général un schéma classique en quatre phases:
Étape 1 : L’Audit et l’État des Lieux
On commence par analyser la situation actuelle et plus particulièrement dans les pétales vu plus haut.
On prend les six pétales de la QVCT et on regarde où en est la structure.
- Quels sont les besoins des collaborateurs ?
- Quels sont les axes d’amélioration ?
C’est une phase d’observation et de diagnostic qu’on retrouve fréquemment dans le monde professionnel.
A ce niveau, tu entendras souvent parler du baromètre QVCT, permettant d’évaluer la perception des collaborateurs sur leur bien-être au travail.
À quoi sert le baromètre QVCT ?
- Aider à la prise de décision : Orienter les actions à mettre en place pour améliorer la qualité de vie au travail.
- Diagnostiquer : Identifier les points forts et les axes d’amélioration dans l’organisation du travail.
- Prendre le pouls : Mesurer leur ressenti sur des thématiques comme la charge de travail, l’autonomie, la reconnaissance ou encore l’environnement de travail.
Étape 2 : La Stratégie et la réflexion
Une fois qu’on sait où on en est, il faut réfléchir à ce qu’on veut améliorer.
On pose un plan d’action.
On identifie les priorités, on décide des actions concrètes à mettre en place.
C’est la phase de planification.
Étape 3 : L’Implémentation et l’expérimentation
Là, on passe à l’action.
On teste, on expérimente, on met en place des solutions.
Mais attention : on ne cherche pas à tout figer dès le départ.
Il faut garder une approche de test et d’ajustement, pour voir ce qui fonctionne réellement. Comme vu plus haut, la QVCT ouvre une grande place à l’expérimentation.
Étape 4 : Le Suivi et l’amélioration continue
Dernière phase : on évalue les résultats.
- Qu’est-ce qui a marché ?
- Qu’est-ce qui n’a pas marché ?
- Qu’est-ce qu’il faut ajuster ?
Et on relance le cycle.
C’est là qu’on revient à l’image des bottes de foin vu plus haut…
9.3 La QVCT et la botte de foin : un processus qui tourne
Comme je le disais plus tôt, la QVCT fonctionne comme une botte de foin.
Au début, c’est dur à pousser. Mais une fois que c’est lancé, ça prend de la vitesse et ça devient plus naturel.
C’est pour cela que la QVCT doit être un cycle continu.
On teste, on ajuste, on améliore, et on relance le processus régulièrement après chaque évaluation.
9.4 Une grille de lecture : La matrice EPIC
Si tu veux une façon de voir les choses, tu peux utiliser la matrice EPIC.
Elle divise un processus en quatre grandes phases (comme celui de la QVCT) :
- Le Roi 👑 → Définition des objectifs (Que veut-on améliorer / ambitions ?)
- L’Alchimiste 🔮 → Réflexion et planification (Quelle stratégie/ Plan adopter ?)
- Le Guerrier ⚔️ → Mise en place et exécution (On applique les solutions)
- L’Artiste 🎨 → Évaluation et ajustements (On analyse et on adapte)
C’est une grille qui permet de comprendre les forces et faiblesses d’un cycle comme celui d’une politique de QVCT.
Par exemple :
- Si le guerrier est faible: on peut avoir une bonne vision et une bonne stratégie, mais rien ne se concrétise.
- Si l’artiste est absent, on ne prend pas le temps d’évaluer, et on passe en boucle d’une idée à l’autre sans résultats.
- Si on reste trop dans l’alchimiste, on réfléchit sans jamais vraiment agir (ou avec hésitation et la main qui tremble).
- Si le roi est bancal, la structure prétend vouloir faire de la QVCT, mais sans y mettre de réels moyens ou y croire.
Chaque entreprise ou structure peuveut avoir leurs écueils:
- Certaines sont excellentes dans la vision et la planification, mais faibles dans l’exécution.
- D’autres agissent trop vite, sans analyser les résultats.
- Etc…
L’important est de garder une dynamique cyclique pour que la QVCT fonctionne sur le long terme, tout en nourrissant les 4 phases.
9.5 La QVCT, un processus en mouvement guidé par 3 principes
On a vu comment la QVCT se met en place :
- Un processus en quatre étapes (audit, réflexion, action, suivi)
- Une démarche qui doit être durable et cyclique
- Une mise en œuvre qui varie selon la taille des structures
- L’image de la botte de foin : difficile à pousser au début, mais qui roule si on l’entretient
Durant tout le processus, les trois principes clés de la QVCT doivent être présents.
- 1. Développer une dynamique collaborative et durable
On en revient à ce qu’on a dit précédemment : la QVCT est une approche horizontale. L’objectif est de faire collaborer un maximum de monde.
Ce n’est pas juste une démarche à court terme. Il faut que la QVCT soit un processus qui continue dans le temps, avec une évaluation régulière et un cycle d’amélioration continue. C’est ce qui permet d’ancrer durablement la QVCT dans la culture d’une entreprise PUIS dans son ADN.
- 2. Tester ensemble de nouvelles façons de travailler
Ce principe est fondamental dans l’implémentation de la QVCT.
Quand on identifie des problèmes ou des axes d’amélioration, il faut :
- Expérimenter de nouvelles méthodes
- Laisser la place aux essais et aux erreurs
- Être ouvert à l’innovation
On ne cherche pas à tout figer dès le départ.
La QVCT doit être flexible et s’adapter aux réalités du terrain.
C’est en testant différentes approches qu’on trouve ce qui fonctionne vraiment.
- 3. Valoriser et partager les bonnes pratiques
La QVCT est une démarche positive, basée sur la motivation et la progression.
On est dans la logique de la carotte plutôt que du bâton.
Beaucoup de structures fonctionnent encore avec une culture du contrôle et de la sanction :
« Si on ne fait pas ça, il va se passer ça. »
La QVCT fonctionne différemment :
« Si on améliore ça, on va tous en bénéficier. »
L’idée est de valoriser ce qui fonctionne, de partager les expériences positives et de tirer tout le monde vers le haut. Et si ça fonctionne pas on adapte.
Reste bien pour la suite, on va maintenant revenir à toi qui lit cet article. Comment te positionner par rapport à la QVCT.
10. Toi et la QVCT : Comment te positionner ?
Tu ne vas pas te positionner de la même façon selon ton rôle dans la structure.
Si tu es dirigeant, ton rôle est d’impulser la QVCT et de lui donner les moyens nécessaires.
Si tu es manager/ Responsable RH, on peut t’avoir confié le management du projet QVCT.
C’est un dossier complexe, mais très valorisant.
Si tu es salarié ou cadre, on peut te proposer de t’impliquer dans une démarche QVCT.
Dans tous les cas, je ne peux que t’encourager à la soutenir.
Même si ce n’est pas toujours simple, c’est un levier puissant pour améliorer ton environnement de travail. Et comme vu plus haut, c’est une approche globale, tu ne dois pas être seul dans ton coin normalement… (mais dans les faits parfois tu peux te sentir comme Don Quichotte).
11. Où en est ta structure dans la QVCT ?
Il peut être très intéressant de faire ce diagnostic personnel.
11.1 Tu peux la situer selon trois niveaux d’évolution made bon sens rural :
1. Chenille 🐛 : Rien n’a encore bougé ou très peu…
L’entreprise/structure est complètement en retard sur la QVCT.
Il n’y a aucune démarche en place, ou alors juste des actions symboliques. Ou encore le minimum syndical…
C’est le niveau zéro.
2. Chrysalide 🕸 : La transition a commencé
La structure commence à mettre des choses en place.
On teste des approches, on tâtonne, rien n’est encore structuré.
Mais la volonté est là.
3. Papillon 🦋 : La QVCT fait partie de l’ADN de l’entreprise
La structure a une vraie politique QVCT, avec des actions concrètes, durables et efficaces.
Tout le monde y est impliqué, et les résultats se font sentir.
C’est le modèle idéal.

Bien sûr, toutes les structures ne sont pas au même stade…
Et parfois, il faut un coup de pouce (ou un « coup de pied ») pour passer d’un état à un autre.
11.2 Le Mythe de « L’herbe plus verte ailleurs »
Un point important : beaucoup de personnes pensent que s’ils changent d’employeur, ils trouveront mieux ailleurs.
Mais avant de partir, pose-toi cette question :
Dans quelle phase est ta structure et celle que tu vises…
Changer de structures ne garantit pas que ce sera mieux ailleurs.
11.3 Comment utiliser cette grille de lecture 🐛🕸🦋?
Quelques exemples:
Tu peux regarder lucidement où se situe ton entreprise.
- Si tu es dirigeant, tu peux voir où en est ta structure et comment la faire évoluer.
- Si tu es manager ou au service RH en charge de la QVCT, c’est un outil pour analyser ton environnement et adapter la stratégie.
- Si tu es salarié ou cadre, cela te permet de mieux comprendre ton cadre de travail et décider si tu veux t’investir pour améliorer les choses.
11.4 Une autre grille de lecture : La spirale dynamique
Si tu veux pousser l’analyse plus loin, tu peux utiliser la Spirale dynamique (pour la mesure des niveaux de conscience).
👉 Les entreprises chenilles/chrysalides sont souvent bloquées dans un « bleu étouffant » ou un « orange mal intégré ».
👉 Les structures papillons, elles, ont intégré plusieurs niveaux de la spirale et sont à l’aise avec le « vert ».
En gros, une structure qui fonctionne bien sur la QVCT a su équilibrer les strates de la spirale dynamique jusqu’au vert.
19. Tu es aussi responsable de ta propre QVCT
Tes conditions de travail ne reposent pas uniquement sur la QVCT de ta structure.
Toi aussi, tu peux agir sur ta propre qualité de vie au travail.
Tu peux aussi :
- Optimiser ton organisation professionnelle seul
- Gérer ton énergie et ton stress seul
- Améliorer tes conditions de travail à ton niveau et seul
C’est ce que j’appelle la QVCT personnelle 😉 où tu as souvent bien plus de prise… et en pleine zone d’influence (au sens stoïcien).
Même si ton entreprise est en mode chenille, tu peux déjà agir pour améliorer ton quotidien professionnel.
Et même si ta structure est en mode papillon, il y a toujours des leviers personnels complémentaires pour optimiser ta qualité de vie au travail. Histoire de cultiver ta souveraineté et ton antifragilité… si ça part en vrille… (car un papillon est fragile, une structure peut vite rétrograder… ou se faire « bouffer » par un plus gros dont la QVCT n’est pas la priorité…) .
12. Conclusion et aller plus loin
✅ Cette vidéo était une vulgarisation pour t’aider à mieux comprendre la QVCT.
✅ Si tu veux approfondir, il y a des sites spécialisés comme l’INRS et l’ANACT.
✅ Si tu veux améliorer ton « AUTO-QVCT personnelle« , je peux t’aider. Rendez-vous dans le conseil de bon sens rural.
📌 Si tu es dirigeant de TPE/PME, je peux aussi t’accompagner sur la gestion du stress de tes collaborateurs dans le cadre de QVCT de ta structure.
(Autour de Lyon et Toulouse et aussi possible partout en France si tu m’offres le gite et le couvert )
👉 Par contre, si tu es dans un grand groupe, il existe des experts plus spécialisés et à l’aise que moi (je n’aime pas la lourdeur et l’excès d’Égos souvent présents dans cette strate…).
📢 Si cet article t’a aidé, n’oublie pas :
✔️ Partage à ceux qui en ont besoin et prends seulement ce qui est bon pour toi (tu es chef de ta soupe).
Petite vidéo pour aller plus loin:
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